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Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 3, 1886.djvu/116

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CONTES FAMILIERS

Par sa vertu, si le cœur m’en disait, je pourrais vous forcer à faire en tout ma volonté. »

La belle demoiselle se mit à rire.

— « Mon ami, prouve-moi que tu dis vrai.

— Belle demoiselle, saute dans ma besace. »

La belle demoiselle sauta dans la besace, au premier commandement.

— « Mon ami, tu as dit vrai. Délivre-moi, je t’en prie.

— Belle demoiselle, je vous délivrerai, quand vous m’aurez juré d’être ma femme.

— Mon ami, je te le jure. Mais mon père n’y consentira jamais, jamais.

— Belle demoiselle, ceci me regarde. »

Le jeune homme délivra donc la belle demoiselle, et s’en alla trouver son père.

— « Bonjour, comte. Votre fille m’a promis d’être ma femme. Voulez-vous me la donner ?

— Insolent, ma fille n’est pas pour toi, qui t’en vas, comme un pauvre, la besace sur le dos.

— Comte, saute dans ma besace. »

Le comte sauta dans la besace, au premier commandement.

— « Grâce, mon ami ! Grâce ! Délivre-moi vite. Je te donne ma fille pour femme. »

Le jeune homme délivra le comte. Trois jours après, il épousait la belle demoiselle. Tous deux