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Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 3, 1886.djvu/123

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Les gens avisés

prendras jamais le loup par la queue. » Nous allons voir. »

Ceci pensé, Petiton se leva, s’habilla doucement, doucement, dans l’obscurité, prit un bon bâton de chêne, une corde grosse comme le doigt, et partit.

À minuit, il était dans un grand bois, où les loups ne manquaient pas. Là, il arrangea sa corde en nœud coulant, sur le passage battu par les males bêtes, et se cacha, son bon bâton de chêne à la main.

Petiton n’attendit pas longtemps. Un quart d’heure après, un grand loup venait se prendre au nœud coulant.

Aussitôt, le garçon l’empoigna par la queue, tapant, à grand tour de bras, avec son bon bâton de chêne.

— « Pan ! pan ! pan ! »

Le grand loup avait trouvé son maître. Petiton l’emmena comme il voulut, la corde au cou. Au lever du soleil, il était de retour à la maison.

— « Bonjour, mère. Hier soir, vous m’avez dit : « Ce n’est pas toi qui prendras jamais le loup par la queue. » Regardez, mère, et pardonnez-moi de vous avoir fait mentir. Maintenant, j’ai fini d’être confiant. Ceux qui me duperont désormais pourront se vanter d’être avisés. »

Ceci dit, Petiton alla prendre un superbe bélier