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Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 3, 1886.djvu/140

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CONTES FAMILIERS

La mère s’en alla donc laver la lessive. Quand la marmite se mit à bouillir. Jean-l’Imbécile prit toute la graisse qui était dans les pots, et s’en alla graisser les choux du jardin.

Un autre jour, la mère lui dit :

— « Jean-l’Imbécile, je m’en vais à la foire. Garde la maison, et ne trouble pas l’oie, qui couve au coin du chauffoir[1].

— Non, mère. »

La mère partit donc pour la foire. Mais Jean-l’Imbécile voulut aller voir l’oie qui couvait, et cassa un œuf.

— « Oie, dit-il à la couveuse, ne le dis pas à ma mère.

— Couac ! faisait l’oie.

— Ah ! tu veux le lui dire. Si tu le lui dis, je te tue.

— Couac ! faisait toujours l’oie.

— Ah ! c’est ainsi. Attends, attends. »

Jean-l’Imbécile tordit le cou à l’oie ; mais, quand il l’eut fait, il pensa :

— « Maintenant, il me faut bien couver les œufs. »

Il se posa donc sur les œufs, et sa mère l’y trouva, quand elle revint de la foire.

  1. Lou cauhadè. Principale chambre des habitations rustiques en Gascogne.