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Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 3, 1886.djvu/142

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CONTES FAMILIERS

— La raison. »

Alors, un affronteur lui donna un cornet de papier, plein de poux et de puces.

— « Tiens, Jean-l’Imbécile, voici la raison. »

L’affronteur emmena la paire de bœufs, et Jean-l’Imbécile s’en revint chez lui.

— « Tenez, mère. J’ai vendu les bœufs, et j’en ai tiré la raison. Je vous l’apporte dans ce cornet de papier. »

Un autre jour, la mère lui dit :

— « Jean-l’Imbécile, j’ai filé tout cet hiver, et j’ai fait tisser une pièce de toile. Il te faut aller la vendre à la ville.

— Oui, mère. »

Jean-l’Imbécile partit donc pour la ville, avec sa pièce de toile et un bâton. Il entra dans une église, et y vit une statue, toute peinte et dorée.

— « Monsieur, voulez-vous m’acheter ma toile ? »

Le vent entrait dans l’église, et faisait hausser et baisser la tête de la statue, de façon que Jean-l’Imbécile crut qu’elle lui faisait signe que oui.

— J’en veux trente écus. »

La statue haussait et baissait toujours la tête.

— « Vous me les paierez ? »

La statue haussait et baissait toujours la tête.

Alors, Jean-l’Imbécile crut le marché fini, laissa