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CONTES FAMILIERS

un tronc, placé au bas, pour recevoir les aumônes. Il ramassa l’argent tombé à terre, et rentra chez lui.

— « Eh bien, mère. Je vous l’avais bien dit, que je saurais me faire payer. »

Un autre jour, Jean-l’Imbécile était sur un arbre, et il coupait, avec sa hachette, la branche même sur laquelle il était posé.

— « Jean-l’Imbécile, lui dit un homme qui passait, si tu continues de couper ainsi la branche même sur laquelle tu es posé, tu ne tarderas pas à tomber par terre. »

L’homme passa son chemin, et Jean-l’Imbécile continua de couper la branche, jusqu’au moment où il tomba par terre.

— « Cet homme, pensa-t-il, doit être un grand savant. Puisqu’il m’a prédit que j’allais tomber par terre, il peut bien me prédire quand je mourrai. »

Aussitôt, il courut après l’homme.

— « Homme, homme, dites-moi quand je mourrai.

— Jean-l’Imbécile, tu mourras au troisième pet de ton âne. »

Jean-l’Imbécile s’en revint chez lui, et trouva son âne, qui broutait sur le pâtus, devant la porte de la maison. Au bout d’un moment, l’âne péta.

— « Maintenant, dit Jean-l’Imbécile, je suis perdu au bout de deux pets. »