en état de vous juger. J’ai bien servi mon maître jusqu’à présent. Mais, quand il m’a vue vieille, il m’a jetée dehors, pour n’avoir plus à me nourrir, et m’a chassée dans le bois. On a bien raison de dire : « De bien faire, le mal arrive. »
— Alors, Loup, dit l’homme, nous allons consulter le Renard, sur notre cas.
— Je veux bien, homme.
— Renard, dit l’homme, le Loup était pendu par le pied au haut d’un chêne. Il y serait mort, si je ne l’avais dépendu. Maintenant, pour ma peine, il veut me manger. Cela est-il juste ?
— Homme, dit le Renard, je ne suis pas en état de vous juger avant d’avoir vu l’endroit. »
Ils partirent tous trois, et arrivèrent au pied du chêne.
— « Comment étais-tu pendu, Loup, demanda le Renard ? »
Le Loup monta sur le chêne, et se remit comme il était, avant d’être dépendu par l’homme.
— « J’étais ainsi pendu, Renard.
— Eh bien, Loup, demeure-le. »
Le Renard et l’homme s’en allèrent. Quand il fallut se séparer, l’homme remercia le Renard, et lui promit de lui porter, pour ses peines, le lendemain matin, une paire de poules grasses.
En effet, le lendemain matin, l’homme arriva portant un sac.