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Le Loup

ventre, trois grands coups de tête, à lui faire vomir les tripes.

— « Bêê ! bêê ! bêê ! »

L’aîné des Trois Loups s’enfuit épouvanté.

— « Frères, frères, à mon secours. Je n’en puis plus. Figurez-vous qu’en tâtonnant, j’étais arrivé, dans l’obscurité, jusqu’à mon lit. Mais un forgeron couché dedans a bondi, et m’a porté, dans le ventre, trois coups de têtu[1], à me faire vomir les tripes.

— Imbécile, il fallait lui prendre son têtu.

— Vous avez raison. Mais je n’en puis plus. Fouille le château qui voudra. »

En ce moment, le Coq, juché sur la plus haute cheminée du château, chanta trois fois.

— « Coucouroucou ! coucouroucou ! coucouroucou ! »

À ce bruit, les Trois Loups décampèrent pour toujours. Le Coq, l’Oie, le Bélier, et le Chat, demeurèrent maîtres au château, et ils y vécurent longtemps heureux[2].

  1. Marteau à frapper devant.
  2. Dicté par Émile Rizon, du Pergain-Taillac (Gers).