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Le Loup

de Fleurance, tous trois se méfiaient, et faisaient courir l’œil.

Tout à coup, la Poulette et la Petite Oie crièrent épouvantés :

— « Chat, regarde là-bas, là-bas. Le Loup arrive pour nous manger.

— N’ayez pas peur. Je suis plus fin que lui. Allez à vos affaires, et fiez-vous à moi. »

La Poulette et la Petite Oie obéirent.

Alors, le Chat acheta vite, vite, un crible, et un sou de chandelles de résine. Dans chaque trou du crible, il planta un marquet[1] avec un morceau de chandelle allumée, et marcha au-devant du Loup, en portant le crible devant lui.

Il faisait déjà nuit noire. En voyant toutes les lumières, le loup eut peur, et s’en retourna.

La Poulette et la Petite Oie avaient fini leurs affaires. Elles revinrent à l’étable du Chat.

Mais lui n’avait pas encore ce qu’il lui fallait. Avant de rentrer chez lui, il acheta un plein sac de lames de couteau, de pointes de fer, et de culs de bouteilles. Cela fait, il alla rejoindre la Poulette et la Petite Oie.

À minuit, le Loup revint frapper à la porte de l’étable.

  1. Les Gascons appellent marquet un morceau de bois fendu, qu’on plante dans un trou de la cheminée pour soutenir la chandelle de résine placée dans la fente.