Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 3, 1886.djvu/223

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
207
Le Renard

Le chien s’endormit, et la Merlesse chassa les mouches jusqu’à son réveil.

— « Compère Riouet, venge-moi. Le Renard m’a mangé mes quatre merluchons.

— Merlesse, ça m’est égal.

— Compère Riouet, venge-moi. Quoi que tu demandes, je te promets de te donner contentement.

— Merlesse, je veux d’abord manger tout mon soûl.

— Compère Riouet, suis-moi. »

Tous deux prirent par la route de Marsolan à Lectoure, où il y avait grande foire ce jour-là. Deux marchandes cheminaient, portant chacune sur sa tête une grande corbeille recouverte d’une belle serviette blanche. De ces corbeilles s’échappait une bonne odeur de tortillons[1] chauds.

— « Compère Riouet, que dis-tu de ces deux corbeilles de tortillons ?

— Merlesse, je dis que j’aimerais autant les bâfrer, que de les voir filer pour la foire de Lectoure.

— Compère Riouet, attention. »

Alors, la Merlesse se mit à voler, en retombant

  1. Pâtisserie locale, faite en forme de tortil. Les tortillons de Marsolan, sont renommés à cinq lieues à la ronde.