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contes familiers

de toi que tu es un lâche. Il s’est vanté de t’avoir pissé et chié dans la bouche.

— Ah ! Merlesse, le gueux s’est vanté de ça ?

— Oui, compère Riouet. Venge-moi donc, et venge-toi. Écoute. Va te coucher, le ventre en l’air, la bouche ouverte, les jambes raides, sur le pâtus communal de Marsolan. Fais comme si tu étais mort, et attends. »

Le chien obéit. Alors, la Merlesse prit sa volée, et s’en alla trouver le Renard.

— « Bonjour, Renard.

— Bonjour, Merlesse. Quoi de nouveau ?

— Renard, sois content. Ton ennemi, compère Riouet, est mort. Depuis trois jours, il gît, le ventre en l’air, la bouche ouverte, les jambes raides, sur le pâtus communal de Marsolan. C’est une véritable infection.

— Merlesse, tu me fais plaisir. Ah ! compère Riouet est mort. Le gueux m’a fait passer plus d’un mauvais quart d’heure.

— Renard, je le sais. Mais compère Riouet a fini de mal faire. À ta place, j’irais lui pisser et lui chier dans la bouche.

— Merlesse, tu as raison. »

Une heure après, la Merlesse et le Renard arrivaient au plateau de Marsolan. Le chien attendait, faisant le mort, couché le ventre en l’air, la bouche ouverte, les jambes raides.