Au bout de trois lieues, ils arrivèrent au bord de la rivière du Gers, qu’il leur fallait traverser à gué. Mais le cheval de la dame ne voulait pas. Il ruait, et hennissait de tout son pouvoir. Que fait alors le mari ? Il arme un autre pistolet, et casse la tête au cheval.
— « Tenez, Madame. Prenez sur votre dos, la selle de ce cheval, qui n’a pas voulu m’obéir. »
La dame, épouvantée, prit la selle sur son dos ; et ils se remirent en chemin. À l’entrée de la nuit, ils étaient dans leur château.
— « Valet, dit le mari, apporte-moi un bassin d’eau chaude. »
Le valet obéit.
— « Madame, ôtez-moi mes bottes, et lavez-moi les pieds. »
La dame, épouvantée, ôta les bottes et lava les pieds de son mari.
— « Maintenant, Madame, c’est à mon tour de vous servir. N’oubliez jamais que je serai pour vous ce que vous serez pour moi. »
La dame comprit la leçon ; et, depuis, elle fut toujours soumise à son mari[1].
- ↑ Dicté par Élie Rizon, du Pergain-Taillac (Gers).