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Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 3, 1886.djvu/356

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RÉCITS

— Ah ! les gueusards. Comme j’irais les relancer, sans la goutte, qui m’est revenue depuis hier.

— Père Benoît, si vous voulez, je vous porterai sur mon dos.

— Tu as raison, Barraquet. Va-t’en à l’église, et rapporte-moi mon surplis, mon bonnet carré et le goupillon. »

Quand Barraquet fut de retour, il aida le Père Benoît à se vêtir en prêtre, le chargea sur son dos, et partit pour le cimetière.

Ceux qui faisaient le bruit étaient quatre ou cinq voleurs, qui croquaient des noix, en attendant deux de leurs camarades, qu’ils avaient envoyés voler les cochons du meunier de Repassac[1].

— « Entendez-vous, Père Benoît, comme les Diables croquent les os des morts ?

— N’aie pas peur, Barraquet, et ne me laisse pas tomber. Avec ma prière, je vais les chasser comme il faut. — Fuyez, esprits immondes. Vade retro, Satanas. Ab insidiis Diaboli, libera nos, Domine[2]. »

Les voleurs, qui entendaient parler, et qui voyaient, dans la nuit, arriver un homme portant

  1. Moulin sur le Gers, proche de Lectoure.
  2. La partie imprimée en italique se dit en latin et en français dans le conte gascon.