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RÉCITS

Enfin, la plus jeune prit un grand parti.

— « Mes amies, écoutez. Ce qui est fait est fait. À gémir jusqu’à demain, nous en serons pour nos cris. Cachons vite les mille morceaux de ce pauvre saint, et balayons le pavé. J’ai mon plan. »

Les marguillières obéirent.

— « Et maintenant, mes amies, il s’agit de réparer ce grand malheur. Avec le premier bâton venu, nous aurons bientôt fait une crosse. Avec de vieux ornements d’église, nous aurons bientôt cousu des habits et une mitre d’évêque. Cela fini, nous chercherons un brave garçon, bien discret, pour monter demain dans la niche, et faire le saint, de la pointe de l’aube au coucher du soleil. Allons, vite ! À l’ouvrage ! »

En deux heures, tout fut prêt.

— « Et maintenant, dit la plus jeune des marguillières, il s’agit de nous procurer le brave garçon bien discret. Ne trouvez-vous pas que mon galant, le cordonnier, a un faux air du pauvre saint ?

— C’est vrai. C’est vrai.

— Eh bien, allons trouver le cordonnier. Il ne nous refusera pas. »

Les marguillières allèrent donc trouver le cordonnier, et lui contèrent leur peine.

— « Marguillières, dit-il, je ne travaille pas pour rien. Si vous voulez que, demain, je fasse le