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Divers

— C’est moi. C’est moi, répondait Taupe tout glorieux. »

Huit jours après, tout le monde répétait dans le pays :

— « Taupe est un cochon. Il a chié dans le bénitier de Notre-Dame-de-Bonencontre. »

Et Taupe riait, se frottant les mains, et disait à ses voisins :

— « Mes amis, vous le voyez, je fais parler de moi. »

— III. Il y avait, autrefois, à Lectoure, un homme avare comme un Juif. Il s’appelait Monmayran.

Pour épargner son bois, en hiver, Monmayran avait imaginé d’aller se chauffer, chaque matin, dans une maison voisine. Jusqu’à l’heure de la soupe, il demeurait dans la cuisine, au coin du feu, et décampait au premier coup de l’Angelus[1]. Les femmes de la maison n’étaient pas contentes ; mais elles n’osaient prendre sur elles de chasser Monmayran de chez elles.

Depuis la première visite de l’avare, il se passait, dans la cuisine, des choses véritablement étonnantes. Jusqu’à la venue de Monmayran, la marmite, pendue à la crémaillère, marchait son

  1. L’Angelus de midi.