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CONTES FAMILIERS

La pauvrette marcha, longtemps, longtemps, longtemps à travers le bois, jusqu’à un château grand comme la ville d’Agen.

— « Pan ! pan !

— Qui frappe ?

— C’est une pauvre fille, qui a perdu son chemin, et qui demande à souper et à loger. »

La dame du château envoya la jolie fille souper à la cuisine, avec les valets et les servantes, et commanda qu’on lui donnât un bon lit. Le lendemain matin, elle la fit venir dans sa chambre, et ouvrit la porte d’un cabinet qui était tout plein de robes.

— « Jolie fille, quitte tes hardes, et choisis les habits que tu voudras. »

La jolie fille choisit la robe la plus laide. Alors, la dame du château la força de prendre la plus belle, et de la mettre sur-le-champ. Ensuite, elle ouvrit un grand coffre, plein de pièces d’or, d’argent et de cuivre, plein de bijouterie de toute espèce.

— « Jolie fille, prends dans ce coffre tout ce que tu voudras. »

La jolie fille ne prit que deux liards, et une bague de cuivre. Alors, la dame du château la chargea de quadruples, de bagues, de chaînes, de pendeloques d’or, et la mena à l’écurie.

— « Jolie fille, prends la bête que tu voudras, avec la bride et la selle. »