— Certes, j’ai bien raison de pleurer. Je n’ai pas un liard en bourse. Si je ne paie pas mon fermage demain matin, le maître de ce moulin me fera mettre en prison.
— Meunier, ne pleure plus. Voici de quoi payer ton fermage pendant deux ans.
— Merci, brave femme. »
Le lendemain matin, le meunier paya son fermage pour deux ans. Mais, la troisième et la quatrième année, le vent ne souffla guère, il plut encore à grand déluge, si bien que le malheureux meunier ne fut pas même en état de donner un à-compte sur le fermage.
— « Écoute, meunier, lui dit le maître du moulin. Si tu ne me paies pas demain matin, je te fais mettre en prison. »
Alors, le maître partit ; et le meunier s’assit, en pleurant, sur la porte du moulin.
Au coucher du soleil, repassa la femme noire comme l’âtre, et vieille, vieille comme un chemin.
— « Meunier, pourquoi pleures-tu ?
— Certes, j’ai bien raison de pleurer. Je n’ai pas un liard en bourse. Si je ne paie pas mon fermage demain matin, le maître de ce moulin me fera mettre en prison.
— Meunier, ne pleure plus, et va-t-en. Tiens. Voici une branche de sureau. Tâche de t’en bien servir. Chaque fois que tu voudras que deux per-