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Page:Blain de St-Aubin - Les cavaliers de Miss Pimbêche, 1865.djvu/55

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LES PERCE-NEIGE.


L’AMOUR ET L’AMITIÉ.

(fable.)


À M. J. R.


L’Amour et l’Amitié, deux enfants blonds et roses,
Vers ma demeure, un jour, avaient porté leurs pas.
L’Amour, petit bavard, me conta mille choses
Auxquelles, moi, je ne crois pas.

L’Amitié discrète
Me dit en cachette :
« N’écoute pas ce trompeur, »
« Il te promet le bonheur, »
« Mais, sujet à maints caprices, »
« Il rira de tes supplices »
« En te déchirant le cœur. »
« Souvent il me cherche querelle : »
« Mais, en lui restant fidèle, »
« Je saurai le corriger ; »
« Nous ferons la paix. — J’espère »
« Qu’il redeviendra bon frère, »
« Et, sous le toit qui doit te voir heureux, »
« Dans ton cœur réunis, tous vivrons tous les deux. »