Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 1.djvu/112

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qualité, et ils le nommaient président de la vente future, en y prenant eux-mêmes, l’un le titre de député, l’autre celui de censeur. La mission du député étant de correspondre avec l’association supérieure, et celle du censeur de contrôler la marche de l’association secondaire, la haute vente devenait par ce moyen comme le cerveau de chacune des ventes quelle créait, tout en restant, vis-à-vis d’elles, maîtresse de son secret et de ses actes.

Les ventes particulières n’étaient qu’une subdivision administrative ayant pour but d’éviter la complication que les progrès de la charbonnerie pouvaient amener dans les rapports entre la haute vente et les députés des ventes centrales. Du reste, de même que celles-ci procédaient de la société-mère, de même les sociétés inférieures procédaient des sociétés secondaires. Il y avait dans cette combinaison une admirable élasticité : bientôt les ventes se multiplièrent à l’infini.

On avait bien prévu l’impossibilité de déjouer complètement les efforts de la police : pour en diminuer l’importance, on convint que les ventes agiraient en commun, sans cependant se connaître les unes les autres, et de manière à ce que la police ne pût qu’en pénétrant dans la haute vente saisir toute l’ensemble de l’organisation. Il fut conséquemment interdit à tout charbonnier appartenant à une vente, de chercher à s’introduire dans une autre. Cette interdiction était sanctionnée par la peine de mort.