Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 1.djvu/121

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complètement. Pour leur plaire, il se tenait à l’écart de ses collègues de la chambre, se cachait d’eux d’où résultaient un secret désaccord, et, dans les plus graves circonstances, d’insurmontables embarras. Ajoutez à cela que, par une politique, très-habile quand il s’agit d’une conspiration d’un jour, très-imprudente quand il s’agit d’une conspiration qui dure, les premiers directeurs de la charbonnerie s’étaient fait un système d’exagérer leurs forces pour les accroître, et avaient fini par semer autour d’eux la défiance.

Ce qui est certain, c’est que les préparatifs faits à La Rochelle appelaient un concours qui fut refusé. De retour à Paris, M. Flotard exposa l’état des choses. Le succès était assuré, disait-il, si un personnage important, connu dans le pays, revêtu d’une autorité officielle, consentait à courir personnellement tous les risques de l’entreprise. Le général Lafayette et M. Flotard s’adressèrent à M. de Beauséjour, auquel des opinions populaires, des manières simples, des antécédents honorables avaient acquis une grande influence dans La Rochelle et aux environs. M. de Beauséjour refusa de partir, prétextant un rendez-vous d’affaires avec M. de Villèle. La direction de la charbonnerie manquait donc à la fois et de la force qui naît de la sagesse, et de celle qui résulte de l’audace.

M. de Lafayette, qui puisait une ardeur de jeune homme dans son amour de popularité, secondé