Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 1.djvu/141

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renouveler aux yeux des populations l’antique alliance de la royauté féodale et de l’Église ?

Ce fut dans le mois de mai 1825 que la main d’un archevêque tint suspendue sur la tête de Charles X la couronne de Charlemagne. Quoi donc ! Il ne lui fallut que cinq ans pour mourir, à cette dynastie déclarée, dans la cathédrale de Reims, fille de Dieu et immortelle ? Oui certes, et on aurait peine à concevoir la rapidité de cette chute, si on n’en cherchait l’explication que dans les résistances de la bourgeoisie.

Ces résistances furent vives, sans doute. La bourgeoisie déchaîna contre la féodalité parlementaire toutes les puissances de la presse elle créa une popularité éphémère et factice à la chambre des pairs, toute glorieuse d’avoir rejeté le droit d’aînesse et d’avoir repoussé le projet de loi de M. de Peyronnet contre la presse ; elle abaissa la majesté royale aux pieds des pamphlétaires et des chansonniers elle applaudit avec transport à ces mémoires de M. de Montlosier., qui semaient le scandale autour de l’autel ; elle réveilla dans les cours royales, pour l’opposer à la ligue des prêtres, le vieil esprit des parlements ; et puis, à son tour, elle voulut frapper les imaginations, avoir ses fêtes. Un jour, des milliers de citoyens furent vus rassemblés autour d’une fosse ouverte. Des jeunes gens s’approchèrent portant un cercueil. Suivait une longue file de voitures dorées. Tout le Paris des riches