Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 1.djvu/26

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que nous venons d’indiquer, la défense de Paris se réduisait à la possession de Romainville.

Ce dispositif fut proposé formellement. On le rejeta, et cela sous prétexte que, pour occuper tout ce développement, il fallait trente mille hommes. En vain fut-il répondu et prouvé qu’il était aisé de disposer de trente mille hommes ; la vérification de ce fait fut obstinément refusée, et l’on se contenta de déployer en avant des différentes barrières, un ridicule simulacre d’appareil défensif.

Ce n’est pas tout : la veille de la bataille, un officier supérieur du génie fut envoyé au roi Joseph par le ministre de la guerre. Il était six heures du soir ; l’ennemi commençait à paraître à Noisy, au pied des hauteurs de Romainville. Il importait de le prévenir en occupant le village, clef de la position. Et c’est ce que le ministre de la guerre faisait dire à Joseph. Inutile tentative ! L’envoyé ne put être admis, malgré ses observation, ses prières, ses instances.

Le lendemain il n’était déjà plus temps de réparer le mal. L’ennemi avait occupé Romainville pendant la nuit sans éprouver de résistance, et, dans la matinée, des coups de canon partis des hauteurs en deçà, apprirent aux défenseurs de la capitale qu’il ne leur restait plus qu’un moyen de salut : il fallait à tout prix reprendre Romainville. Jérôme proposa cet acte de vigueur ; il demanda vivement à se mettre à la tête de la garde impériale pour enlever