Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 1.djvu/313

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lui voulait donner M. Mauguin. Malheureusement, M. Mauguin n’exerçait sur ses collègues qu’un faible ascendant : il inspirait des craintes au rigide Audry de Puyraveau ; M. de Schonen n’éprouvait pour lui aucune sympathie, et le général Lobau se défiait d’une supériorité qu’il ne pouvait subir sans en être amoindri. Un jeune homme actif et intelligent, M. Hippolyte Bonnelier, était entré des premiers à l’Hôtel-de-Ville, où les fonctions de secrétaire lui avaient été confiées par Lafayette. Il fut maintenu à son poste par la commission municipale ; mais elle s’adjoignit, en même temps, sous le titre de secrétaire, M. Odilon Barrot, que M. Laffitte avait désigné. Cette circonstance n’influa pas médiocrement sur l’attitude du pouvoir nouveau siégeant à l’Hôtel-de-Ville. Entre M. Mauguin et M. Odilon Barrot, il existait une dissidence d’opinions, rendue plus vive par une rivalité sourde, à laquelle, sans se l’avouer, ils obéissaient l’un et l’autre.

Quoi qu’il en soit M. Mauguin n’avait pas été plus tôt installé à l’Hôtel-de-Ville, qu’il y avait déployé toute son activité. M. Bavoux fut nommé préfet de police, et M. Chardel directeur des postes. Une proclamation mit sous la protection du peuple les monuments français. Diverses circulaires ayant pour but de pourvoir aux besoins les plus urgents, furent rédigées. M. Mauguin voulait que la commission municipale prît le titre de gouvernement provisoire. Le général Lobau s’y opposa de la manière la plus formelle. Sur ces entrefaites, on vint annoncer que beaucoup d’ouvriers manquaient de pain. Il