vernement populaire de l’Hôtel-de-Ville. Le courageux et loyal Audry de Puyraveau, en cette occasion, fut pris au piège de son propre désintéressement. « Il ne faut pas qu’on puisse nous accuser d’ambition, disait-il sans cesse » et il se réunit à MM. de Schonen et Lobau pour briser l’unique instrument de résistance que le duc d’Orléans eût désormais à redouter.
Toutefois, avant de décréter elle-même sa déchéance, la commission municipale se crut obligée de pourvoir à l’administration publique, et elle dressa la liste suivante :
Sont nommés commissaires provisoires :
MM. Dupont de l’Eure, à la justice ;
- Le baron Louis, aux finances ;
- Le général Gérard, à la guerre ;
- De Rigny, à la marine ;
- Bignon, aux affaires étrangères ;
- Guizot, à l’instruction publique ;
M. Casimir Périer étant entré dans la salle de délibération, le ministère de l’intérieur lui fut offert par M. Mauguin. À cette offre imprévue, M. Casimir Périer se trouble et balbutie une acceptation. Mais, une heure après, il était auprès du secrétaire de la commission municipale, M. Bonnelier, implorant de sa générosité, de sa pitié presque, la faveur d’un erratum au Moniteur. Il lui représentait que, ministre de Charles X la veille, il ne pouvait le devenir, le lendemain même, d’une révolution faite contre Charles X ; et, en disant ces mots, il s’abîmait dans son désespoir. Ainsi cet homme, qu’avait toujours possédé un orgueil dont la violence allait quelque-