Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 1.djvu/432

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ras et à celle d’Amiens de se mettre en marche pour secourir l’armée expéditionnaire qui, disait-il, risquait fort d’être taillée en pièces.

Cependant, dès six heures du matin, une grande foule stationnait aux abords du Palais-Bourbon. On avait annoncé une séance publique. Les hommes qui avaient pris la révolution au sérieux, faisaient remarquer avec amertume qu’il n’était pas convenable de donner à l’ouverture des chambres la date que Charles X avait fixée ; qu’il y avait dans cette continuation du passé quelque chose d’extraordinaire, et qu’on ferait bien de prendre garde aux commencements… Mais ces observations chagrines se perdaient dans l’ivresse d’un si récent triomphe ; Enfin, les portes du palais s’ouvrirent, et les députés arrivèrent successivement. A quelques pas de M. Laffitte qui s’avançait appuyé sur le bras de M. Vassal, M. de Martignac se promenait seul et pensif. MM. Guizot, Dupin, Casimir Périer, Sébastiani n’avaient rien gardé de leurs terreurs et avaient le visage rayonnant des victorieux. MM. Berryer,