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de ce , qui déjà était un convoi funèbre. Sur la route se trouvaient plusieurs châteaux. Nul d’entre leurs possesseurs ne parut pour saluer celui par qui les grands avaient été comblés de bienfaits. Quand vient le malheur, les pauvres seuls se souviennent.

Les commissaires, qui étaient restés à l’hôtel Saint-Martin, à Rambouillet, pour y donner quelques ordres, rejoignirent Charles X au château de Maintenon, où la famille royale reçut une hospitalité touchante. Dans la nuit qu’il fallut passer au château, la duchesse de Gontaut dit à M. de Schonen, avec un sourire triste : « J’ai bien envie de laisser cet enfant sur vos genoux », et elle lui montrait le duc de Bordeaux. « Je ne le prendrais pas, Madame ! répondit-il » Quel mystère cachait donc cette réponse, et que s’était-il passé depuis que le duc d’Orléans avait dit à ce même M. de Schonen : « Cet enfant, c’est votre roi ! »

Les commissaires obtinrent de Charles X qu’il congédiât sa garde, et ne conservât pour escorte jusqu’à Cherbourg, lieu fixé pour son embarquement, que sa maison militaire. Alors fut rédigé cet ordre du jour dont les termes méritent d’être pesés :

« Aussitôt après le départ du roi, tous les régiments d’infanterie de la garde et de la gendarmerie se mettront en marche sur Chartres, où ils recevront tous les vivres qui leur seront nécessaires. MM. les chefs de corps, après avoir rassemblé leurs régiments, leur déclareront que Sa Majesté se voit, avec la plus vive douleur, obli-