Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 1.djvu/67

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mots : asservir la royauté sans la détruire. Ainsi, après le passage de ces révolutionnaires de 93, qui avaient foulé aux pieds la tradition politique avec un héroïsme si farouche, après le règne d’un homme qui, ne pouvant dater que de lui-même, avait essayé de faire taire à jamais l’antique mugissement des assemblées, voilà que la tradition reparaissait indomptée, et ramenant avec elle la lutte si longtemps soutenue contre la royauté par les états-généraux et les parlementaires.

Que de nouveautés introduites par le cours naturel des événements dans cette vieille querelle ! Le champ de bataille s’était transformé ; l’objet du combat n’était plus le même ; le prix de la victoire avait une autre destination, et les combattants un autre visage. Qu’importe ? Il y avait dans cette lutte renaissante quelque chose que les événements n’avaient pu altérer : sa nature même.


II.


Quand on a vu tomber les Bourbons en 1830, on a donné de leur chute bien des explications diverses :

— Ils étaient entrés en France, a-t-on dit, portés sur les flots de l’invasion, dont ils furent comme l’écume. — Ils avaient rendu la France vassalle