Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 1.djvu/95

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diants se pressaient en foule pour le féliciter et l’embrasser.

Les nouvelles du dehors ajoutaient à cette turbulence des esprits si activement entretenue par les écrivains de la bourgeoisie. Les manifestes anti-monarchiques des sociétés allemandes étaient accueillis avec faveur. Le meurtre de Kotzebüe avait des admirateurs. C’était le temps où la voix puissante des réformateurs de Manchester retentissait dans toute l’Europe. Il va sans dire que la presse française donnait le programme de ces innombrables assemblées qui couvraient le sol de la Grande-Bretagne, et on lisait dans les journaux : « Une assemblée a eu lieu à Smithfield. Henri Hunt, accusé par les adversaires de la réforme d’avoir reçu de l’argent, a répondu : « Le duc d’Yorck vient de perdre au jeu la somme que le parlement lui a votée comme gardien de son père infirme. C’est sans doute une preuve de la moralité des hautes classes de la société. » C’est la même moralité qui a porté lord Sidmouth à donner la charge de clerk of the pells, sinécure de 3,000 livres sterling par an, à son fils, encore enfant. L’épouse légitime du duc de Sussex, avec laquelle il a vécu pendant très-long-temps, vient d’être abandonnée par ce prince, et on lui a donné 2,678 livres sterling, prises sur les taxes tirées de vos poches, etc…, etc… »

Ces accusations virulentes, portées contre l’aristocratie en Angleterre, répondaient en France à des