Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/252

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de Nemours nous serait accordé, mais les dépêches officielles de M. Sébastiani n’annoncent-elles pas le contraire ? Et n’est-ce pas le comble de l’imprudence que d’ajouter aux déclarations d’un particulier plus de foi qu’à des documents diplomatiques ? » Cette objection avait été prévue. On fit écrire, de Paris, à tous les membres du congrès, des lettres signées par les plus hauts personnages, et qui toutes avaient pour but de confirmer le témoignage de M. de Lœvestine. Lui-même, dans sa candeur, il n’hésita pas à déclarer, devant les membres du gouvernement provisoire, que sa mission était autorisée ; et, comme on balançait encore, il engagea sa parole, sa parole d’honneur.

Ce fut sous l’influence de ces menées que s’ouvrit la discussion relative au choix d’un souverain. Elle fut vive et passionnée. La crainte et l’espoir agitaient les âmes tour-à-tour. On savait que, de cette urne ; placée devant l’assemblée, pouvaient sortir, non-seulement la prospérité ou le malheur de la Belgique, mais un changement profond dans les destinées de l’Europe. Les orateurs qui appuyèrent le plus vivement la candidature du duc de Nemours, étaient MM. de Mérode, Charles Rogier, Charles de Brouckère. On remarqua parmi eux M. Van de Weyer qui, devenu le représentant de la diplomatie en Belgique, semblait devoir garder le silence. Le duc de Leuchtemberg eut pour lui MM. de Stassart, Jottrand, de Gerlache, de Rhodes, et M. Lebeau, dont la parole remua puissamment l’assemblée.

Pendant ces débats, lord Ponsonby continuait à miner, au profit du prince d’Orange, l’influence du