Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/327

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le Vatican s’était montré en proie aux plus vives alarmes, et on y avait fait des préparatifs de fuite. Soudain des nouvelles arrivent, venant de France, et aussitôt la cour pontificale renaît à l’espoir, à l’orgueil ; des proclamations menaçantes partent de la ville éternelle ; les Transtéverins sont en armes. « Bonnes nouvelles ! écrit le colonel Ravinetti dans une proclamation adressée aux troupes papales. Le roi de France, par un courrier exprès, donne au Saint Père l’assurance de sa protection et de son intervention pour maintenir les États-Pontificaux sous le gouvernement du Saint Siège. » En effet[1], Louis-Philippe à la première nouvelle de l’insurrection de Bologne, s’était empressé d’écrire au Saint Père pour lui témoigner son intérêt et sa sollicitude. Fidèle, de son côté à la politique de son maître, M Sébastiani avait donné en France des ordres pressants pour empêcher le départ de tous les réfugiés italiens qu’appelaient en Italie les espérances et les dangers de leurs frères.

À cette époque, pourtant, la cause de l’indépendance italienne éveillait en France des sympathies aussi énergiques que généreuses et une circonstance particulière y rendait plus vive la haine que portaient au gouvernement autrichien les partisans sincères de la révolution de juillet. Un jeune Italien, d’une figure douce et altérée par de cruelles souffrances, était arrivé à Paris. Il se nommait Maroncelli. Les noirs cachots de Spielberg avaient long-temps pesé sur lui, et le récit

  1. Voir aux documents historiques.