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CHAPITRE IX.


Seconde phase du gouvernement de la bourgeoisie. — Casimir Périer premier ministre ; son ascendant sur la chambre ; ses rapports avec le roi, son programme. — Séance du 18 mars. — L’Italie abandonnée ; les réfugiés italiens persécutes à Lyon et à Marseille. — Les Autrichiens envahissent l’Italie. — Piège tendu au gouvernement de Bologne ; il fait désarmer les Modenais. — Mission confiée à M. Hubert ; M. Hubert à Paris. — Les Autrichiens à Bologne. — Convention d’Ancône. — Vengeances et perfidie du Vatican. — Comment le gouvernement français est jugé en Italie. — Rappel du général Guilleminot ; véritables motifs de ce rappel. — Violences de Casimir Périer. — Histoires des sociétés populaires ; Société des Amis du Peuple. — Progrès du parti républicain ; son but sa physionomie ; son premier procès. — Décoration de juillet ; troubles. — Éloignement de Casimir Périer pour le roi. — Le roi s’absente de la capitale ; son passage à Metz. — Menaces adressées au maréchal Soult par Casimir Périer. — Dissolution de la chambre.


Continuer la politique de la ruse était désormais impossible. À quoi bon, d’ailleurs ? Toute la force que peut contenir le mensonge des concessions nécessaires, le régime nouveau la possédait : il était fondé, il ne s’agissait plus que de le défendre. Le cours naturel des choses appelait donc au pouvoir un ministre violent. M. Laffitte se retirait de la scène : M. Casimir Périer y monta.

Il arrivait aux affaires avec une colère immense, un orgueil sans bornes et je ne sais quelle impatience farouche d’écraser ses ennemis. Banquier opulent et toujours en éveil, le bruit des factions lui avait causé de mortelles alarmes et il brûlait de