Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/381

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de Geismar et les culbutent. Le désordre est dans ses rangs et c’est en vain qu’il essaie de rallier ses bataillons. Les Russes veulent s’enfuir par la chaussée de Minsk, mais ils rencontrent Ramorino qui les charge à la baïonnette, surpris et épouvantés. Alors la déroute est complète, le corps de Geismar est à moitié détruit ou fait prisonnier ; et le général russe, avec les débris de sa troupe, s’enfuit à travers le bois jusqu’à Dembewilkie.

Là se trouvait la division de Rosen, forte de 15,000 hommes, dans une position appuyée sur des bois, et protégée par un terrain bourbeux, impraticable à la cavalerie et aux canons. Mais il est encore jour, et bien qu’il ne puisse aborder Rosen que par le terrain étroit de la route, le généralissime donne ordre qu’on s’empare du village de Dembewilkie situé dans une clairière sur les flancs de la chaussée qu’il domine. Foudroyés par l’artillerie russe à laquelle ils ne peuvent répondre, le 4e et le 8e de ligne s’avancent hardiment, essuyant un feu terrible et des charges qui ne les font pas reculer. Deux pièces sont enfin amenées à force de bras, et vers le soir, le 4e de ligne entre dans le village au pas de charge. Arrivent alors par le défilé la cavalerie du général Skarzynski et les escadrons de Posen, qui, dépassant le village, vont charger le centre de l’ennemi, et renversent son infanterie et ses hulans. Les Russes abandonnent le champ de bataille, laissant 2000 hommes sur la place, douze pièces de canon, des armes innombrables et 6000 prisonniers. Les Polonais n’avaient perdu que 500 hommes. Le lendemain, Lubienski