Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/404

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ral, comme celui-ci l’exigeait, mais au palais de Bélem, l’amiral Roussin écrivit le 15 Juillet au vicomte :

« Monsieur le ministre,

Vous me poussez à bout, et j’ai l’honneur de vous prévenir que cela ne peut vous réussir. Je m’en réfère à ma lettre de ce jour, et je vous confirme l’assurance que si, demain à midi, je n’ai pas terminé la convention dont vous avez accepté les bases, je reprendrai les hostilités contre Lisbonne… J’attends votre excellence, ou la personne autorisée qu’elle désignera, aujourd’hui ou demain jusqu’à midi. Je la recevrai à mon bord et non ailleurs.

J’ai l’honneur de vous exprimer l’assurance de ma haute considération.

Le contre-amiral, commandant l’escadre française du Tage,
Baron Roussin » XXXXXXX

Le 11, les négociations étaient terminée à bord du vaisseau de l’amiral ; la France était vengée ; et, quelque temps après, la flotte portugaise, que Don Miguel n’avait pas voulu racheter au prix d’un certain nombre de prisonniers politiques portugais, dont l’amiral Roussin demandait généreusement la délivrance, la flotte portugaise était envoyée prisonnière à Brest.

Cette éclatante expédition n’eût en France qu’un médiocre retentissement. Presque toujours aveuglée par les haines de parti sur le grand intérêt de la nationalité, l’Opposition mesura ses éloges avec une prudence avare, et le gouvernement lui-même ne parla qu’avec une satisfaction contenue d’un succès qui semblait honorer sa fermeté, mais dont il craignait que l’Angleterre ne prît ombrage. Elle s’en