Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/406

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Cependant, comme ce protocole contenait, sur la ligne de l’armistice, une phrase ambiguë et dont pouvait sortir les plus terribles orages, le gouvernement eu soin de déclarer, dans son acte d’adhésion, que « par la ligne proposée, il entendait les limites qui, conformément à l’article 2 de la loi fondamentale des Pays-Bas, séparaient les provinces septentrionales, des provinces méridionales y compris la rive gauche de l’Escaut. » Cette réserve était fort claire ; elle prouvait que les Belges ne donnaient au protocole qu’une adhésion conditionnelle, et qu’ils ne reconnaissaient pas à la Conférence le droit de régler à sa guise sur quelles bases reposait le système de délimitation des deux pays qu’une révolution venait de séparer.

Mais la diplomatie a des ressources qui lui sont propres. De retour à Londres, les deux commissaires de la Conférence, MM. Cartwight et Bresson, déclarèrent que l’importance réserve, mentionnée plus haut, n’avait été acceptée par eux que comme une simple obersation. Ils donnèrent même à entendre que cette réserve n’était que l’expression d’une manière de voir particulière à M. Tielemans, chargé par le gouvernement provisoire de conférer avec eux.

Dans une négociation où il ne parlait qu’en qualité de mandataire, M. Tielemans pouvait-il avoir présenté comme son opinion personnelle une clause d’où dépendait l’avenir de son pays ? Le supposer était ridicule. Ce fut, pourtant, de cette supposition que la Conférence partit pour annoncer, dans son protocole du 17 novembre, qu’il y avait eu, de la part de la Belgique, adhésion pure et simple au proto-