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CHAPITRE II.


Avènement de la bourgeoisie. — Misère et mécontentement du peuple. — Vains témoignages d’allégresse et d’orgueil. — popularité du nouveau roi. Le prince de Condé à Saint-Leu. — Lettres inédites du duc d’Orléans. — Testament en faveur du duc d’Aumale. — Histoire de la mort mystérieuse du prince de Condé. — Sensation profonde que cette nouvelle produit sur le peuple.


La bourgeoisie triomphait. Elle venait de placer sur le trône un prince qui relevait d’elle seule. Les ministres étaient des hommes dont elle avait créé la puissance et la renommée. La charte, modifiée, n’était plus qu’une constitution à son usage. Le pouvoir législatif lui appartenait par droit d’occupation, et, pour le garder en l’absence de toute autorité constituante, il lui avait suffi de croire un moment à sa force.

Voulant achever son œuvre, elle n’avait plus que peu de chose à tenter.

Au moyen du serment rendu obligatoire, elle poussa les légitimistes sincères à une démission qui la laissait maîtresse du parlement.

Au moyen des destitutions imposées aux différents ministres, elle fit invasion dans les emplois publics et s’empara de l’administration.

Au moyen de la garde nationale, organisée avec une activité merveilleuse, elle se mit en mesure de régner sur la place publique.