Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/421

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les séances royales se tenaient au Luxembourg, sinon au Louvre.

L’entrée du roi dans l’enceinte législative fut saluée par des acclamations ; mais lorsque, contrairement aux usages, un hérault cria : « La reine ! » on fit silence dans cette assemblée de bourgeois ombrageux.

Le discours du roi fut remarquable par un certain ton de hauteur qui révélait la présence de Casimir Périer aux affaires. L’opinion républicaine était insultée dans ce discours. L’étendue de la misère publique y était constatée, sans autre embarras que celui d’une froide admiration pour la patience du peuple. Quant aux événements extérieurs, la harangue annonçait que le royaume des Pays-Bas, tel qu’il existait en 1815, avait cessé d’exister ; que les places élevées, non pour protéger la Belgique, mais pour menacer la France, seraient démolies ; qu’au midi, nos vaisseaux avaient forcé l’entrée du Tage, et que le drapeau tricolore flottait sous les murs de Lisbonne. Mais ces nouvelles étaient suivies d’un paragraphe décourageant et lugubre : « Après avoir offert ma médiation en faveur de la Pologne, disait le roi, j’ai provoqué celle des autres Puissances », laissant voir par là que la médiation offerte avait été repoussée. Du reste, pas un mot d’espoir pour la malheureuse Pologne. Le gouvernement se contentait de reconnaître que le courage des Polonais avait réveillé les vieilles affections de la France, et il rappelait que la nationalité de la Pologne avait résisté au temps et à ses vicissitudes.

On observa que, pendant que le roi parlait, Ca-