Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/458

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teurs de la politique française, et M. de Talleyrand, leur représentant à Londres. Mais l’aveuglement de nos hommes d’état, au sujet de l’alliance anglaise devait aller jusqu’à la folie.

La cause de la Pologne, sous le rapport diplomatique, semblait donc perdue sans retour, lorsque fut mis sur le tapis ce fameux traité des 18 articles dont nous avons déjà raconté l’origine. Quoique favorable à la Belgique, ce traité, comme on l’a vu, avait été fort mal accueilli à Bruxelles. Que le congrès belge l’eût repoussé, l’élection de Léopold de Saxe-Cobourg était compromise, et la prévision de ce résultat jetait le cabinet de Saint-James dans la plus grande perplexité.

Sur ces entrefaites, M. de Mérode ayant vu à Londres M. Walewski, et lui ayant fait part de la sympathie qu’inspiraient aux catholiques belges la cause des Polonais et leur courage, M. Walewski conçut l’espoir de servir utilement son pays. M. de Mérode ne paraissait pas douter que le parti catholique ne votât, dans le congrès, pour l’acceptation des 18 articles, si, à cette condition, l’Angleterre promettait d’intervenir, conjointement avec la France, en faveur de la Pologne. Lord Palmerston, interrogé à cet égard, refusa de s’engager d’une manière formelle, mais il insinua que lacceptation des 18 articles serait, peut-être, un éminent service rendu à la Pologne. Quant à M. de Talleyrand, il adopta chaudement le projet, et promit de présenter en ce sens une note au gouvernement britannique. Sur cette assurance, un envoyé polonais, M. Zaluski, partit de Londres pour Bruxelles, et ses