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Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/473

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taque de l’ennemi. » Après ce début, Prondzynski, comme s’il eût voulu porter la terreur dans l’assemblée, parla du prochain assaut et peignit avec de sombres couleurs toutes les horreurs d’une invasion armée dans Varsovie : le berceau de la nationalité mis à feu et à sang, les propriétés livrées en proie à un peuple déchaîné, à des soldats en déroute. Les nonces l’écoutaient avec stupeur, et paraissaient surpris de la singularité de ce discours. « Les conditions que nous offre Paskéwitch, poursuivit le général, ne sont pas telles que nous les eussions proposées nous-mêmes. Le maréchal est d’un caractère bouillant ; Toll est avec lui : tous les deux sont de vrais Russes, ils s’impatientent à la moindre opposition du général Krukowiecki. Ils insistent sur leurs conditions, qui n’ont pas l’entier assentiment du grand-duc Michel. J’ai beaucoup parlé au duc pendant que le président s’entretenait avec Paskéwitch et Toll ; le langage du général Krukowiecki a été digne de la nation, peut-être même un peu plus fier que ne le comportait la circonstance. » Il expose, enfin, les conditions de la capitulation, qui étaient le retour du royaume de Pologne sous le sceptre de l’empereur Nicolas, moyennant une amnistie pleine et entière, sur laquelle il restait à s’entendre. Le maréchal de la Diète demande à Prondzynski jusqu’à quelle heure doit durer l’armistice ? – Jusqu’à une heure après-midi, répond le général. — L’assemblée conserve une attitude calme. Le nonce Worcell se lève et dit : « La patrie a été déjà plusieurs fois sauvée, cela peut arriver encore.