Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/492

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fut voté. Dans un discours grave et mesuré que prononça à ce sujet M. Odilon-Barrot, on crut apercevoir quelques allusions sévères et l’intention de détourner la gauche des voies où semblait vouloir l’entraîner la fougue de M. Mauguin. M. Laurence avait aussi interpellé les ministres sur les affaires intérieures : ces interpellations aboutirent à un nouvel ordre du jour. Il n’avait fallu qu’une semaine pour faire succéder la fatigue à l’exaltation, et dans le parlement et au dehors.

La chute de la Pologne et la stérile effervescence de Paris achevaient la ruine du principe révolutionnaire en Europe. Il y parut par l’attitude nouvelle que prit la Conférence, dans les démêlés de la Belgique et de la Hollande. Guillaume avait bravé ouvertement les diplomates de Londres : au mépris de leurs ordres, il avait envahi la Belgique, et ne s’était retiré que devant les baïonnettes françaises ; plus tard, interrogé sur ses desseins par les émissaires de la Conférence, il répondait avec hauteur qu’il n’avait point à faire connaître ses intentions. Il était donc naturel que la Conférence se rangeât, contre lui, du parti de ses adversaires. Ce fut le contraire qui arriva : d’abord, comme je l’ai dit, parce que le meilleur moyen de faire fléchir les Puissances était de leur tenir tête, ensuite parce que les derniers événements faisaient passer, du principe révolutionnaire au principe opposé, toute l’autorité morale. De là, le traité connu sous le nom de traité des 24 articles.

Par cet acte, la Conférence défaisait encore son œuvre, et, cette fois, au profit de la Hollande,