Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/108

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corps sans chaleur et presque sans vie, qu’en toute occasion il recevait l’impulsion au lieu de la donner tandis que l’industrie, au contraire, grandissait avec rapidité, animait la société de son souffle prenait en toute chose une initiative hardie, se montrait enfin assez forte pour tenir en échec la souveraineté brutale du glaive et contrebalancer le génie de Napoléon.

Il résolut donc de s’adresser aux industriels, et dans tous les écrits qui marquèrent cette seconde période de sa vie intellectuelle, l’industrie occupa la place que, dans ses précédents ouvrages, il avait assignée à la science. Prenant pour devise « tout par et pour l’industrie », il déclara que le temps était venu d’arracher à l’oisiveté sa couronne, que le temps était venu d’inaugurer le règne du travail. Le roi, il en faisait le chef des industriels ; il voulait que les ministres fussent tout simplement des industriels éclairés, choisis pour préparer le budget et le féconder ; il demandait que l’assiette des impôts, qui donnent le droit électoral, fut établie de manière à substituer l’influence du cultivateur à celle du propriétaire oisif, c’est-à-dire l’homme qui paie la rente à celui qui la reçoit ; il proposait, en un mot, plusieurs moyens qui, tous, tendaient à faire passer la puissance politique, des mains du militaire, du légiste, du rentier, aux mains de l’industriel.

Ce n’était là évidemment qu’une théorie de circonstance, d’une valeur contestable, et qui ne révélait, après tout, que le côté politique des vues du réformateur. Car comment l’industrie, abandonnée