Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/158

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Beaucoup sollicitent quelques bottes de paille pour se coucher[1]. »

Mais c’eût été trop peu qu’une liste civile de 18 millions, au gré des gens de cour. Ils voulaient qu’en outre on assurât au roi, comme dotation immobilière de sa couronne : le Louvre, les Tuileries, l’Élysée-Bourbon ; les châteaux, maisons, bâtiments, manufactures, terres, prés, corps de ferme, bois et forêts, composant les domaines de Versailles, Marly, Meudon, St.-Cloud, Saint-Germain, Fontainebleau, Compiègne, Pau ; la manufacture de Sèvres, celle des Gobelins et de Beauvais ; le bois de Boulogne, le bois de Vincennes, la forêt de Sénart. Sans parler d’une riche dotation mobilière comprenant diamants, perles, pierreries, statues, tableaux, pierres gravées, musées, bibliothèques et autres monuments des arts.

Quant à l’apanage d’Orléans, les courtisans étaient d’avis que les biens composant cet apanage devaient être réunis à la dotation immobilière, oubliant ainsi que les apanages n’avaient jamais été que la constitution alimentaire des branches cadettes, et qu’il était dans leur essence de s’éteindre quand la branche cadette arrivait au trône.

Restait à résoudre une question délicate : Indépendamment des grandes richesses qu’il allait posséder comme roi, Louis-Philippe aurait-il comme simple citoyen un domaine privé ? D’après l’édit d’Henri IV, de 1566, la constitution de 1791 et la loi du 8 novembre 1814, tout prince appelé au

  1. Circulaire du bureau de bienfaisance du 12e arrondissement. 1er janvier 1832.