Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/315

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de police, M. Gisquet, qui déploya, dans ces événements, une remarquable fermeté. La discussion se prolongea au milieu des incertitudes, des imprécations inutiles, des vains projets, et l’on se sépara sans conclure, tant les têtes étaient troublées !

Il fallait agir, pourtant, car les moments étaient précieux. Or, le danger apparaissait à tous dans des proportions si formidables, que l’on expédia de tous côtés des ordres appelant dans la ville les soldats répandus dans les environs, bien que Paris regorgeât de troupes. Un bataillon du 12e léger partit de Saint-Denis ; le 14e léger accourut de Courbevoie, après s’être mis en marche pour Saint-Cloud, que le roi venait de quitter ; la batterie de l’Ecole militaire fut dirigée sur le Carrousel ; des munitions considérables furent apportées de Vincennes. En même temps, un bataillon du 3e léger et un détachement de la 6e légion étaient chargés d’éclairer le boulevard, qu’occupaient déjà, vers la porte Saint-Martin, deux escadrons de carabiniers, et où le général Schramm s’était établi avec quatre compagnies à l’entrée de la rue de Cléry. A six heures du soir les dragons parvinrent à se rendre maîtres de la place des Victoires, et, appuyé par quelques compagnies d’infanterie, un détachement de garde nationale, que commandait M. Delessert, assura le départ des courriers.

Mais ce n’étaient là que de faibles succès, en comparaison de ceux qu’obtenaient alors les insurgés sur mille points divers. Ils enlevèrent successivement, et en faisant essuyer à la garde municipale des pertes considérables, les postes de la Lingerie,