Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/357

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recueillement. A sa vue, il eut parmi les fidèles comme un élan soudain d’admiration et d’amour, et tous se mirent à chanter en chœur :


Salut, Père, salut.
Salut et gloire à Dieu !

Et lui, pendant ce temps, il s’avançait d’un pas lent et majestueux, la tête nue, la figure rayonnante. Il avait confié la direction de la communauté pendant son absence à MM. Michel Chevalier, Fournel et Barrault. Ce dernier prit la parole pour rendre compte au Père de tout ce qui s’était passé. Enfantin s’exprima ensuite en ces termes : « Pendant mon absence, je me suis occupé avec Bouffard et Hoart de la division de notre apostolat en deux branches, apostolat régulier et apostolat séculier, comme le chrétien distinguait son clergé. J’ai chargé Bouffard et Hoart de suivre tous nos intérêts passés avec le monde que nous quittons. Aujourd’hui même, j’ai donné à Bouffard le pouvoir de disposer pleinement de ce que, selon la loi du monde, je possède ; je ne veux plus et ne peux plus signer un acte en ce monde, et les hommes qui marcheront à côté de moi, portant le même habit, que moi, n’en signeront pas davantage tous nous serons libres des entraves du monde nous aurons renoncé à ce que les chrétiens appellent Satan et ses pompes, afin d’être mieux préparés à gagner notre pain de chaque jour nous-mêmes, afin d’être dignes de recevoir, comme le peuple, le Salaire. »

Ces mots expriment très-bien quelle était, alors,