Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/393

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res et demie du soir. Deutz s’y ménagea des prétextes pour demander un second entretien, car il croyait la duchesse de Berri dans une maison tierce, et il n’en douta plus lorsqu’il vit la princesse chercher son châle et son chapeau, comme peur sortir. Dans ce moment M, Duguigny s’étant présenté pour prendre les ordres de Madame : « Si vous avez, dit-il à Deutz, quelque chose à &ire parvenir à S. A. R., je m’en charge. Vous me trouverez Place de la Préfecture, n° 2, au troisième étage. Mais, auparavant, et de peur de surprise, tâchons de nous bien reconnaître ! » Regardé en face, Deutz fut déconcerté, fit un mouvement convulsif, et dit en balbutiant : « Avez-vous remarqué combien j’étais troublé en arrivant ici ? C’est une chose extraordinaire. » Alors, montrant à Deutz M. Duguigny, la duchesse de Berri dit : « C’est un bon Breton celui-là, d’un dévoûment absolu et sans bornes. »

Réduit à solliciter une nouvelle entrevue, Deutz, pour l’obtenir, eut recours à une religieuse en qui la duchesse de Berri avait beaucoup de confiance, et dont il sut, par d’odieux mensonges, abuser la crédulité.

Cette seconde entrevue fut fixée au 6 novembre. Or, ce jour-là, Deutz, pour donnée encore plus de prix à ses perfidies, Deutz alla trouver le maréchal Bourmont, lui apprit que le soir même il devait voir la duchesse chez Mlles Duguigny et le pressa fortement d’y venir. La police aurait pu s’emparer du maréchal pendant la visite de Deutz ; mais c’eût été compromettre le succès d’une arrestation bien