Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/417

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

politiques, car les sociétés vivent par le travail et non par la propriété.

À ce mot, messieurs, je m’arrête : j’ai besoin de prolonger encore mes explications, car on nous accuse de doctrines hostiles aux propriétaires, et d’ailleurs je dois ajouter que, dans la société française, et au milieu de ce défaut d’organisation et de vie que j’ai signalé partout, la propriété se présente puissante, organisée. Notre première révolution l’a constituée sur des bases nouvelles, imparfaites, mais fondées sur un principe utile : celui de la division.

Cette division, elle l’a opérée seulement en limitant le droit de transmettre, par l’égalité des partages et l’interdiction des substitutions. Ce n’était pas l’unique moyen ; par exemple, il eût fallu aussi étendre le droit d’hérédité, c’est-à-dire que la division de la propriété se fut accrue et perfectionnée, si l’on eût, dans chaque héritage d’une certaine valeur, affecté une sorte de légitime à un fonds commun à répartir entre les prolétaires.

Qu’on ne se récrie pas, Messieurs, car le fisc ne fait pas autre chose en prélevant les droits de succession. Seulement, c’est lui qui en profite, et nous aimerions mieux que ce fût la main féconde des travailleurs.

Mais, quoi qu’il en soit, il y a puissance et organisation de la propriété en France. Le principe de la division y a été introduit, et il a multiplié les propriétaires, multipliés déjà par la vente des biens nationaux ; et cette possession, fractionnée,