Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/441

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l’avait prévu. Dans un manifeste véhément, le plénipotentiaire hollandais, M. Van Zuylen Van Nyevelt, réclama de la Conférence la signature du traité de séparation, sur le pied de notes que la Hollande avait présentées les 30 juin et 25 juillet, lesquelles n’étaient que la reproduction, légèrement modifiée, des prétentions opiniâtres du roi Guillaume.

La diplomatie belge avait atteint son but, qui était d’armer la Conférence contre la Hollande un interrogatoire écrit et verbal, que la Conférence fit subir au plénipotentiaire hollandais, acheva de prouver que le cabinet de La Haye repoussait les 24 articles dans leur ensemble et ne voulait pas même de ces arrangements territoriaux que rendait si précieux à la diplomatie européenne la pensée anti-française qui les avait dictés.

Il ne fut plus question alors pour les grandes Puissances que de prendre des mesures coërcitives contre la Hollande.

Mais de quelle espèce seraient ces mesures ? Les plénipotentiaires d’Autriche, de Prusse et de Russie exprimèrent le désir qu’on mît l’état des choses sous les yeux de leurs Cours, en les engageant à user une dernière fois de leur influence auprès du roi des Pays-Bas, pour l’amener à une conciliation. Puis, considérant que les distances qui séparent Vienne et Saint-Pétersbourg de Londres entraîneraient de trop longs délais, les mêmes plénipotentiaires proposèrent qu’on s’en tînt aux décisions du cabinet de Berlin. Au fond, l’Autriche, la Prusse et la Russie n’adoptaient qu’à contre-cœur l’emploi de mesures coërcitives, et déclaraient, dans tous