Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/461

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

çait des projectiles creux. Les Hollandais avaient faiblement défendu les approches de la citadelle ; mais le 4 décembre, leur feu devint beaucoup plus vif que les jours précédents, et alors commença de leur part, cette résistance opiniâtre qui devait honorer leur défaite et notre triomphe. Dans la nuit du 5 au 6, ils dégarnirent de ses pièces, pour les placer devant le bastion de Tolède et la lunette de Kiel, cette partie de la face de leurs ouvrages qui regardait la ville, et leur feu devint de plus en plus meurtrier.

D’un autre côté, le général Chassé tenait continuellement suspendue sur Anvers la menace d’un bombardement. Aussi cette ville présentait-elle le spectacle le plus lamentable. Partout des canons, des barricades, l’image de la guerre ; partout la terreur. Les habitants se croyaient chaque jour à la veille de voir leur cité réduite en cendres, et ceux que l’excès de leurs appréhensions ne poussait pas à un départ précipité, cachaient dans les caves leur argent, leurs meubles, leurs effets les plus précieux. Pour conjurer des calamités qui paraissaient imminentes, le maréchal Gérard invoqua tour-à-tour, dans ses lettres au général Chassé, les lois de la guerre, les droits de l’humanité, les exemples fournis par L’histoire ; puisqu’il se résignait à n’attaquer la citadelle que du côté de la campagne, n’était-il pas en droit d’exiger que la citadelle épargnât la ville ? Mais le général Chassé demandait que les Français s’abstinssent de faire concourir à leurs opérations, même les ouvrages extérieurs, même le fort de Montebello. Or, souscrire à