de la mort s’épaississent… Il le presse alors, il le domine, il arrache à sa main défaillante la révocation de la pragmatique qui laissait à la jeune Isabelle, au détriment de don Carlos, l’héritage de la couronne d’Espagne. Cela fait, on répand que Ferdinand est mort, que don Carlos lui succède. Aussitôt le peuple de s’agiter, les ambitieux de composer leur attitude, les libéraux de craindre, et les apostoliques d’insulter à leurs ennemis abattus. Dans son inexpérience et dans son trouble, Christine ne savait ni ce qu’on devait faire, ni ce qu’on pouvait oser. Tout-à-coup, du midi de l’Espagne, accourt l’infante Louise Charlotte. Aussi indignée que Christine et plus résolue, elle paraît inopinément au palais de la Granja, pousse à Calomarde, l’apostrophe en termes violents, le menace ; et même on raconte qu’elle porta la main sur lui. De sorte qu’autour du lit sur lequel gisait, dans tout le néant de son humaine grandeur, un monarque à demi-éteint, parents, ministres, serviteurs, s’étaient réunis en tumulte pour se disputer les bénéfices de son agonie ! Genre de spectacle bien digne du régime des monarchies pures ! Vint un coup de théâtre Ferdinand n’était pas mort ! On devine le reste. Ce fut le tour des apostoliques de. trembler, et des libéraux de se montrer insultants. Ferdinand peu à peu sembla se ranimer, la pragmatique fut remise en honneur et Calomarde envoyé en exil, Christine reprit la direction des affaires.
Mais en même temps, M. Zéa-Bermudez était appelé au pouvoir. Or, son système se réduisait aux deux points que voici : 1° maintien du régime absolu