Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 4.djvu/241

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deur. On fit des cartouches ; on commanda des achats de fusils ; on se mit en rapport avec les soldats en garnison à Versailles et à Vincennes ; les commissaires d’arrondissement furent chargés de faire connaître au comité les ressources des divers quartiers de Paris, et sur quels hommes il était permis de compter. Mais l’argent manquait ; le détournent ne se trouva pas, en général, au niveau de l’agitation et la revue des forces disponibles de l’insurrection fut loin de répondre aux espérances conçues.

Parallèlement à la Société des Droits de l’Homme, marchait l’Association pour la dépense de la Liberté de la Presse. Le général Lafayette en était le patron ; MM. Marchais et Étienne Arago en étaient les secrétaires. Elle avait pour but avoué de protéger la liberté d’écrire, soit en resserrant le lien des divers journaux républicains, soit en assurant aux œuvres des citoyens pauvres le bénéfice de la publicité, soit en organisant par toute la France des souscriptions destinées à couvrir les amendes. Mais, quelque pacifique que fût la nature de son institution, elle favorisait le mouvement par la fougue personnelle de ses membres, par ses affiliations dans les provinces, par son empressement à faire circuler les nouvelles propres à ébranler les esprits. Malheureusement, entre elle et la Société des Droits de l’Homme, il existait une sorte de rivalité sourde, dont il était à craindre que, dans une occasion décisive, l’ennemi commun ne profitât.

Dans les départements, la situation n’était ni moins menaçante ni moins compliquée. Nous dirons