excluaient de la manière la plus formelle toute discussion des choses religieuses et politiques. Fondé d’abord dans un but de mutuelle assistance entre ouvriers, le mutuellisme se divisait en loges de moins vingt personnes. Onze loges nommant chacune deux délégués formaient ainsi une loge centrale ; et c’était à un conseil composé des présidents des centrales qu’appartenait la direction. Le pouvoir des présidents des centrales s’était maintenu jusqu’à la fin de 1833 ; à cette époque il fut ébranlé. L’association voulait agrandir son action ; elle voulait faire servir la force qu’elle puisait dans l’union de ses membres à empêcher la décroissance du salaire ; elle voulait créer un contre-poids à l’hypocrite tyrannie que, dans la lutte du pauvre contre le riche, on ose appeler la liberté des transactions. Mais à l’accomplissement de ces vues nouvelles il fallait un pouvoir nouveau. Les présidents des centrales furent destitués, et leur autorité passa aux mains d’un conseil exécutif, qui n’était lui-même, du reste, que l’instrument de l’association, constituée démocratiquement et décidant dé tout par voie élective.
Cependant, la situation de l’ouvrier empirait. Par un funeste et trop fréquent effet de la concurrence, les commandes avaient diminué. Le mouvement de la fabrique lyonnaise, dans les premiers mois de l’année 1834, se trouvait notablement ralenti. Et jamais, contraste déplorable ! la joie du riche n’avait plus bruyamment éclaté. Les bals se succédaient avec une rapidité où entrait une sorte d’étalage provocateur. Lyon retentissait du bruit des fêtes. Le pauvre en tressaillit, et dans son cœur la