du mutuellisme. Car, tandis qu’ils se laissaient taxer de républicanisme, et s’aidaient, contre les fabricants, des prédications populaires de la Glaneuse, ils n’épargnaient rien pour amortir dans les loges la propagande républicaine, et, dans leurs ordres du jour, ils ne cessaient de recommander aux leurs l’observation des articles réglementaires qui portaient interdiction de la politique.
Ajoutez à cela que les Sociétés pullulaient dans la ville : ici la Société du Progrès, dirigée par MM. Lagrange et Léon Favre, là celle de la Liberté-de-la-Presse, plus loin celle des Indépendants et celle des Hommes libres. Il est vrai que’ces diverses associations se composaient en partie des mêmes hommes, ce qui en atténuait la divergence. Mais si elles tendaient à un but commun, elles y marchaient à pas inégaux. Le comité rencontrait aussi un obstacle sérieux dans le penchant des Lyonnais pour les idées de décentralisation, idées qui étaient celles du rédacteur du Précuseur, M. Petetin, et que partageait, du moins sous le rapport philosophique, un des membres les plus respectés et les plus recommandables du parti, M. Lortet. Que faire donc ? en un tel chaos d’incertitudes, de quel côté diriger le gouvernail ? L’écueil était partout, partout la tempête.
Et cependant, s’arrêter était impossible. La fermentation devenait d’heure en heure plus impérieuse. Mille étincelles jaillissaient chaque jour du choc de tant de passions en contact. L’on entendait rugir déjà la foule des impatients, qu’échauffaient, qu’enflammaient les véritables traîtres… Le comité